
Cette fois çi je vais tenter de vous expliquer le fonctionnement du système anti-vibration que nous utilisons désormais sur nos objectifs favoris.
Un système très pointu qui permet de stabiliser les tremblements du photographe. Le rêve quoi !
Qui n'a pas maudit cette « foutue » lumière qui manque et qui nous oblige à shooter au 1/30 avec un 200mm, sans grand espoir de résultats d'ailleurs ?
Il existe une “base” qui veut que l'on ne photographie qu'avec une vitesse égale ou supérieure à la focale utilisée. Soit 1/250 ou 1/200 avec les obturateurs électroniques, pour une photo réalisée au 200mm. Ceci dit, vous pouvez essayer au 1/30 ou 1/20 !!! Chapeau si vous y arrivez à chaque fois. C'est rare ou alors, pas de cafés ni de petits blancs le matin... et encore !
Le système VR le permet ; pas à tous les coups, ce serait mentir, mais en règle générale, il y a beaucoup moins de photos floues qu'auparavant.
Avec ce système optique VR, on peut désormais gagner jusqu’à 3 vitesses. Faire des photos au 200mm devient un jeu d’enfant et on peut espérer descendre à des vitesses de l’ordre du 1/30 voire 1/20 de seconde.
Comment ça marche ?
Voilà ce que dit Nikon au sujet du fonctionnement :
Le groupe de lentilles VR comporte deux capteurs de vitesse angulaire. L'un détecte la bascule (translation verticale selon un axe particulier) et l'autre la rotation (translation horizontale, également selon un axe particulier).
Les calculs sont immédiatement effectués en fonction des données recueillies, et les résultats sont utilisés pour évaluer l'emplacement cible vers lequel le groupe de lentilles VR doit se déplacer. Les moteurs Voice-coil (VCM) déplacent ensuite le groupe de lentilles VR vers cet emplacement. Le déplacement n'est pas simple, le mouvement est contrôlé de manière continue, ce qui signifie que le processeur vérifie constamment si la lentille est positionnée correctement. Et le plus incroyable, c'est que toutes ces opérations sont gérées par le microprocesseur en 1 milliseconde, c'est-à-dire 1/1000 de seconde !
Les objectifs VR Nikkor sont très élaborés. En fait ils sont capables d'estimer si certains déplacements, comme l'effet de filé panoramique, sont intentionnels ou non et ainsi corrigent uniquement les mouvements jugés involontaires.
Le secret : des algorithmes intégrés dans les objectifs VR Nikkor. Ces algorithmes ont été conçus sur la base de 5000 "échantillons" de données relatives au bouger d'appareil. Ces échantillons ont permis de déterminer les différents types de mouvements et les conditions sous lesquels ils ont lieu. Le mécanisme VR est conçu pour permettre au photographe de déplacer l'objectif en toute liberté et pour corriger les mouvements accidentels des mains, provoqués par tous les photographes, qu'ils soient expérimentés ou non. (© Source Nikon)
Je dirais pour faire plus simple que deux gyromètres sont utilisés. Ce système détecte les vibrations sur le plan horizontal et vertical. Un bloc optique interne compense alors les mouvements en tournant autour de deux axes perpendiculaires de telle sorte que l’image reste fixe dans le plan film.
Le résultat est quand même relatif au photographe en fonction de sa position (debout, calé...), de sa fatigue et de sa nervosité. En résumé.... on ne gagne pas à tous les coups !
Du grand public, comme le 80-400 non AF-S sorti le premier en 2000, au très haut de gamme tel le 200 f/2 ou le zoom 200-400 f/4 atteignant la coquette somme de 8000 euros sur le tarif Nikon pour un poids de 3,275 kg, il existe 7 optiques à système VR dans la gamme Nikon.
Cinq zooms et deux optiques fixes.
AF-S DX VR 18-200mm 3.5-5.6G IF-ED
AF-S VR 24-120mm f/3.5-5.6G IF-ED
AF-S VR 70-200mm f/2.8G IF-ED
AF VR 80-400mm f/4.5-5.6D ED
AF-S VR 200-400mm f/4G
AF-S VR 200mm f/2 IF-ED
AF-S VR 300mm f/2.8G
Le dernier né est le 18-200 AF-S VR qui vient de sortir (fin 2005). Il est équipé de la toute nouvelle génération, appelé version VR II.
Il permet pour sa part de gagner jusqu’à 4 vitesses. Une amélioration notoire qui marque encore l’évolution dans ce domaine. Mais jusqu’où iront-ils ? On est en droit de se poser la question ...
A la question : “Quelle est la différence entre le VR I et le VR II ?” que j’ai posé à une personne très connue du staff Nikon (la réponse est) Sûrement une course plus importante des lentilles. Entendez par là, une oscillation de plus grande amplitude qui rattraperait justement des vibrations plus importantes.
A propos de ces trois dernières optiques, j’ai eu l'opportunité de les tester à l’occasion du Nikon Pro Tour. En effet, ils étaient à disposition en prêt. Je dois dire que prendre en main un 200-400/4 AF-S VR et shooter à 1/50 à 400mm à la main devient un régal. Pareil pour le 200/2 AF-S VR et le 300/2,8 AF-S VR. Avec ce dernier, j’ai réussi des photos au 1/30 sur des sujets statiques et vous pouvez me croire, c’est franchement merveilleux... le tout, sans support.
Sur une optique VR tel que le 70-200 AF-S VR, (je l’ai sous la main, c’est plus pratique) il y a quatre boutons sur le fût (appelé commutateur).
M/A- M : Commutateur de mise au point
FULL/Infini 2,5m : Commutateur limiteur de mise au point
VR on/off : Marche et arrêt du système
Normal/Active : Commutateur de mode de réduction de vibration
M/A : permet de pouvoir se servir de l’autofocus tout en gardant la possibilité de refaire le point avec la bague de MAP (AF-S).
M : mode de MAP manuelle
FULL/Infini 2,5m : C’est tout simplement un limiteur de distance afin de gagner de la vitesse lors de la MAP. L'optique cherchant soit dans une limite 2,5m à l’infini soit sur la totalité de la plage, à savoir 1,5m à l’infini.
Normal/Active :
Normal : En mode Normal, l'objectif détecte automatiquement les vibrations de l'appareil si vous effectuez un mouvement panoramique horizontal et seules les vibrations de l'axe vertical sont réduites.
Active : Le mode Active doit être utilisé lors de prises de vue effectuées à partir d'un véhicule en mouvement. La fréquence des vibrations de l'appareil photo rencontrée pendant une prise de vue manuelle est différente de celle rencontrée lors de prises de vue à partir de véhicules en mouvement. La fonction « VR actif » doit pouvoir compenser des vibrations intenses lors de prises de vue effectuées à partir d'une voiture, d'un bateau, d'un train, d'un avion voire d'un hélicoptère. Le mode actif ne fait pas automatiquement la distinction entre un mouvement panoramique et les vibrations de l'appareil photo, comme le fait le mode normal. Si vous désirez effectuer un mouvement panoramique, il est recommandé d'utiliser le mode normal. (© Source Nikon)
Le mode d’emploi Nikon des optiques VR n’est pas très clair.
Pour résumer : le mode Normal sera utilisé pour toutes photographies de types classiques (qui compense les vibrations et tient compte des éventuels filés) et le mode Active sera utilisé lorsque les vibrations sont très nombreuses et de grandes amplitudes, ce qui arrive lorsque l'on photographie depuis un véhicule ou d’un hélicoptère, avion, bateau, etc.
Dès la mise sous tension du boîtier, le VR est opérationnel.
Une simple pression sur le déclencheur suffit pour lancer le système, un petit claquement sec se fait entendre à ce moment là, signe de la mise en route des gyromètres. Il faut avoir une bonne oreille ou alors être dans le calme absolu pour entendre un léger ronronnement. C’est le signe que le VR “travaille” pour vous. Ces gyromètres sont en action et maintiennent l’image fixe dans l’axe du plan film. Tant que la pression sur le déclencheur est maintenue, le système compense les vibrations. Relâchez le doigt, il lui faut une demi seconde pour se couper avec à nouveau, un petit claquement sec.
Image avec VR désactivé

Image avec VR activé

Utilisation sur trépied et monopod.
Avec un trépied, il faut impérativement couper le système du VR et passer en mode OFF sous peine d’obtenir des images complètement floues. Le système ne détectant plus de vibrations de la part de l’opérateur, les gyromètres s’affolent rendant le système inutilisable. (Vibrations nulles)
Selon le très sérieux support technique Nikon consultable sur internet, seuls les optiques suivantes peuvent être utilisés avec un trépied.
AF-S VR 200-400mm f:4G
AF-S VR 200mm f:2G
AF-S VR 300mm f:2.8G
Pour tous les objectifs, le mode VR peut être activé quand le boîtier est monté sur monopod.
J’ai posé la question au support technique concernant l’utilisation des ces trois optiques ainsi que le 70-200 AF-S VR avec trépied.
Voiçi la réponse de chez Nikon :
“Pour faire suite à votre message, Pour les objectifs à focale plus importante (type téléobjectif) le besoin de réduction de vibration est plus important, c'est pourquoi on le place sur un trepied. Avec votre 70-200 vous pouvez activer le système VR pour pouvoir utiliser des vitesses plus lentes et utiliser un trépied pour plus de stabilité.” Voilà qui est plus clair.
Se pose alors la question de l’alimentation batterie. Car, si le système fonctionne à merveille, il consomme du courant. Pour connaître la consommation d’énergie utilisé par ce système il me faudrait plusieurs boîtiers différents à portée de mains afin de faire des tests et aussi des compétences en électricité, ce qui n’est pas mon cas.
Quelle est la durée d’une batterie lorsque vous utilisez des optiques avec et sans VR ?
Avec le D70 en juillet dernier, je me souviens n’avoir pas pris plus de 250 photos en utilisant à 50% le 70-200 VR.
Avec le D2X, en vacances cet hiver et par une température oscillant entre -10° et -16°, il me restait encore 28% de charge de batterie pour 430 photos dont 1/3 au VR. Vous comprendrez aisément qu’un test comme celui là deviendrait difficile à faire lorsque tant de paramètres rentrent en compte, boîtier, batterie, optiques, distance de MAP etc.
Une chose est sûre, le VR consomme.
De retour à l’appartement, au chaud, j’ai essayé de faire quelques photos avec la batterie chargée à 28%, le système VR n’a pas voulu fonctionner, sûrement la preuve qu’il demande un certain ampérage pour fonctionner.
Lorsque l’on photographie avec des vitesses dépassant la focale, à 1/500 et plus, il n’est pas nécessaire de conserver le VR activé. De plus, vous ferez des économies de batterie.
En conclusion, c’est une avancée technologique remarquable qui, je pense, révolutionne la photographie et le traditionnel cliché 200mm=1/200.
C’est redoutable d'efficacité.
A n’en pas douter, ce système sera vite intégré dans tous les nouveaux objectifs Nikon appelés à sortir.
©Photographies Nikon entre Ami(e)s - Cleophas