Que peut-on faire un dimanche après midi alors que la météo n'est pas très bonne ?
Visiter une expo me paraît une bonne idée !
Deux expositions nous étaient justement proposées dans la petite ville voisine et avec mon ami Christian nous avons donc projeté d'y aller faire un tour.
Deux expos complètement différentes par les thèmes, puisque l'une traite d'un concours international tous thèmes confondus et l'autre est consacrée à un photographe inconnu
ayant vécu dans le village d'à coté avant de "monter" à la capitale. A sa retraite il revint au village finir ces jours.
Il s'agit de Véro, un photographe humaniste très inspiré par Doisneau...
Il était prévu de commencer par le concours international, nous déboulons donc à l'entrée, nos fidèles boîtiers en bandoulière.
Balade entre les salles de la vieille maison qui accueille cette manifestation, les photos proviennent de tous les pays du monde et tous les styles sont représentés.
Il y a du bon... mais du moins bon aussi ! Tout est bien évidemment subjectif nous n'avons pas tous le même regard.
L'argentique côtoie le numérique et l'oeil expert que nous avons ne nous trahit pas....
Si les clichés numériques sont parfois bruités, on sent presque sur toutes ces photos la touche photoshop, alors qu'avec l'argentique le velouté est présent partout
et que dire des Noir et Blanc avec les valeurs de gris innombrables "ancrés" dans ces feuilles de papier bromure d'argent ? Rien... c'est beau !
C'est en ressortant que mon regard croise une affiche A4 ou l'on peut voir : Photos interdites !
Ah bon ? dans le "temple" de la photographie la photo est interdite ?
Faut dire qu'il n'y a que des artistes inconnus accrochés sur les murs, peut être ont ils peur qu'on leur vole leurs idées ?
Dès fois que je prenne une photo du bout du monde et que j'y aille pour la refaire ....
C'est pas grave, on repart voir l'autre expo.
Changement radical avec ce photographe intimiste qui a su si bien retranscrire la vie rurale dans les années 55/65.
Que des bromures tirés par le photographe lui même. Il y a même le vieux agrandisseur dans un coin de la salle et sous vitrine quelques restes du labo et le .... 6x6 Rolleiflex !
La douceur des tirages, le velouté des photos, un pur bonheur !
Bizarre, ce photographe bien qu'ayant vécu par chez nous a collecté plus de 70000 clichés (que des tirages papier bromure).
C'était un amoureux du paquebot France, un passionné de Doisneau qui a vécu à la capitale pour prendre sa retraite et finir sa vie dans le canton.
Par contre, pas d'interdiction de faire des photos.
Pour quelle raison ? Je suis presque certain que ce photographe, que je n'ai pas connu, aurait de toute évidence accepté que l'on puisse sortir l'appareil.
Mais pourquoi donc interdit-on de faire des photos dans les salles d'expo ?
Entre ces deux visites, nous avons fait un crochet dans la vieille tour médiévale. Un peintre exposait des toiles de quasi le mètre carré aux couleurs très .. criardes !
Là encore, photos interdites ! Il avait peut être peur que l'on refasse les mêmes .... !
Seulement deux mois plus tôt, lors d'une balade dans la Drôme iséroise, une affiche retint mon attention...
Exposition Doisneau !
J'y vais pas, j'y cours, toujours avec mon appareil en bandouillère.
Là, pas de pancarte, que des photos, que des tirages originaux du 20x30 ou plus grands frisant aussi le mètre carré.
Etonné de ne pas voir d'interdiction, je demande aux organisateurs présents s'il y a possibilité de faire quelques clichés...
Grand sourire ... mais bien sûr Monsieur, il n'y a pas de problème !
Vous vous rendez compte... Doisneau, le photographe que l'on admire par dessus tout et j'ai l'autorisation de faire des photos....
Monsieur Doisneau, permettez moi de vous rendre hommage avec ce petit clin d'oeil pris lors d'une de cette exposition.
Si un jour je dois monter vous rejoindre là haut, j'aimerais pouvoir vous rencontrer, avec un peu de chance vous parlerez photographie avec Sieff.
Me permettrez-vous de faire une petite photo ? Je vous promets que je monte avec mon Leica ... argentique !